Le rêve est une seconde vie. Je n’ai pu percer sans frémir ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. On aura sans doute reconnu là les premiers mots de l’Aurélia de Gérard de Nerval. Quel plus riche et plus bel univers que celui du rêve ? Pas un domaine des arts et des lettres, des sciences et de la philosophie ne saurait négliger cet étrange phénomène, comme si le rêve était pour notre humanité l’un de ses constituants les plus énigmatiques et les plus incontournables. Cependant, le rêve n’en demeure pas moins un mystère dont la profondeur est à la mesure de la fascination qu’il exerce. En effet, le rêve est par nature ce qui nous échappe puisque nous n’avons jamais vraiment connaissance de nos rêves. Nous ne possédons jamais que des souvenirs plus ou moins morcelés et plus ou moins confus des rêves que nous faisons. Aussi, les récits comme les analyses de nos rêves ne sont jamais au bout du compte que les récits et les analyses de ces seuls souvenirs, de ces seuls fragments, comme si toujours nous demeurions à la porte du rêve sans jamais pouvoir en franchir le seuil. À leurs manières, aussi, le xixe et le xxe siècles se sont attachés à saisir et sonder cette matière onirique, cette vie des songes. Est-il besoin de rappeler ici que le rêve s’était d’abord intimement joint à l’imaginaire romantique, avant de devenir l’objet même de la psychologie freudienne, dont le titre majeur paraîtra en 1900 : Die Traumdeutung (L’interprétation des rêves) ? Bientôt, non loin de là, le surréalisme donnera au rêve ses lettres de noblesse en en faisant le processus même de la création libre sous toutes ses formes. C’est parmi la richesse et la diversité de toutes ces approches du rêve que voit le jour, en 1901, cette conférence d’Henri Bergson, intitulée très sobrement le rêve, et dans laquelle le philosophe s’attache, au fil d’une analyse serrée, à révéler méthodiquement le processus de formation du rêve, avec la perspicacité, la lucidité et la profondeur qui caractérisent son oeuvre et sa pensée.
LE ROI DES ZOULOUSLe 12 août 1988, le peintre noir américain Jean-Michel Basquiat était trouvé mort, sans doute d'une overdose, dans son loft de Great Jones Street, la tête tournée vers le ventilateur. Il avait 27 ans. L'enfant de Brooklyn, le gras de SoHo qui signait sous le nom de SAMO, venait de traverser les années quatre-vingt et le monde de l'Art con une météorite laissant dans son sillage plus de huit cents tableaux et deux mille dessins qui continuent d'illumine le ciel de la peinture d'un éclat nonpareil. C'est à sa manière digressive, vagabonde et fragmentaire Jean-Jacques Salgon nous emmène à la rencontre de cet artiste, de son univers et de son œuvre. Attentif aux traces, aux moindres signes qui pourraient soudain e en résonance avec sa propre vie, il reste en ce sens fidèle à celui qui déclarait un jour à un journaliste : " Je ne pense pas à l'Art quand je travaille, j'essaie de penser à la vie. " 770/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270143005
SOUVENIRS DE MA VIEAnna Klumpke (1846-1942) arrive dans la vie de Rosa Bonheur (1822-1899) en 1889. Elle sert alors d'interprète - Anna Klumpke est américaine - à un admirateur new yorkais de passage en France. Rosa Bonheur est une peintre si connue aux Etats-Unis que son tableau Le Marché aux chevaux est accroché au Metropolitan Museum, et l'on offre aux enfants une poupée à son effigie. Neuf ans après cette première rencontre, A. Klumpke est de retour au château de By, demeure de Rosa. Entre les deux femmes, une profonde affinité se fait jour. Venue pour quelques semaines, Anna finit par rester. Admirative, enthousiaste et attentive, Anna ne doute pas un instant que le monde puisse être fasciné par le témoignage de Rosa Bonheur. Elle en fera oeuvre littéraire et historique. Tout au long de leurs entretiens, Rosa Bonheur évoque ses origine, sa formation tout autant que sa vie personnelle dont ces années communes avec Nathalie Micas. Il est ici question du féminisme, des droits des femmes, du statut des femmes peintres aussi bien en France qu'outre Atlantique. Elle évoque la reconnaissance officielle - elle est la première artiste femme à être faite Chevalière de la Légion d'honneur -, le succès de ses toiles sur le marché de l'art lui offrant une indépendance financière. Il est ici question des personnalités de l'époque qu'elle côtoie et apprécie comme Buffalo Bill, le duc d'Aumale, l'impératrice Eugénie et bien d'autres encore. Ce livre brosse ainsi le tableau d'une artiste à redécouvrir qui recouvre quasiment tout le XIXe siècle. Natacha Henry assure l'édition révisé de ces entretiens.1,350/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270143004
L'AFFAIRE RUFFINI - ENQUETE SUR LE PLUS GRAND MYSTERE DU MONDE DE L'ARTLa saisie en 2016 d'une Vénus au voile attribuée au maître de la Renaissance Lucas Cranach, de la collection du prince de Liechtenstein, révèle un scandale comme le monde de l'art n'en a jamais connu. L'un après l'autre, des tableaux passent sous le microscope de laboratoires américains et européens. Brillantes contrefaçons d'un maître faussaire ? Authentiques chefs-d'oeuvre du passé ? Ou tout simplement honorables copies d'époque ? Pendant cinq ans, à travers la France, l'Italie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, Vincent Noce enquête pour retracer l'origine de ces tableaux et c'est ainsi qu'il rencontre un homme retiré en Emilie, Giuliano Ruffini. Il proclame son innocence, mettant en cause marchands, experts, conservateurs et historiens d'art. Vrais ? Faux ? Chacun des protagonistes livre sa part de vérité dans une affaire passionnante qui ébranle tous les fondements du marché et de l'histoire de l'art. 570/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270143003
L'HUMANISME ALTERE - LA RESSEMBLANCE INQUIETE, IEn définissant l'histoire de l'art comme "discipline humaniste", Erwin Panofsky entendait un tel humanisme dans la perspective de cette longue tradition, éthique autant qu'érudite, qui court depuis l'Antiquité et aura trouvé sa moderne reformulation chez Kant. L'humanisme s'entendait aussi dans son acception historique de moment crucial pour la culture occidentale, à savoir la Renaissance italienne et nordique. C'est un fait frappant que l'histoire de l'art s'est souvent refondée dans sa propre méthode à partir d'une vision renouvelée qu'elle pouvait offrir de cette période fascinante et initiatique à bien des égards. Mais il faut compléter cette histoire de l'art par une anthropologie des images, des regards, des relations de ressemblance. Et renouer par là avec le point de vue d'Aby Warburg, pour qui l'humanisme fut un âge non seulement de conquêtes majeures, mais aussi d'inquiétudes, de tensions, de crises, de conflits. Cet ouvrage réunit une série d'études où l'humanisme renaissant se révèle altéré dans certains objets figuratifs. On y découvre comment la ressemblance inquiète autant qu'elle s'inquiète, délivrant ses symptômes par-delà tous les signes iconographiques qu'on peut y reconnaître. Qu'il s'agisse de la Peste noire, de l'expression pathétique, du portrait ou des multiples usages figuratifs de la cire, dans tous les cas l'humanisme aura montré son malaise impensé, sa fêlure constitutive : une fatale altération qui est vocation à l'altérité. 1,160/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270143002