Si Chen Yuhong est apparue relativement récemment sur la scène poétique taïwanaise ― peu avant l'an 2000 -, elle n'y est pas passée inaperçue, créant un univers très personnel marquant les esprits par une profusion d'images frappantes et raffinées. Inspirée par de nombreux modèles, de Sapphô à Louise Glück, de Li Qingzhao à Marina Tsvétaiéva, elle pose un regard de peintre et de mélomane sur le monde qui l'entoure, avec lequel elle entretient un rapport immédiat et sensoriel. S'appuyant sur de riches connaissances en matière de flore, de faune, de climat, d'astronomie, elle célèbre inlassablement la mer, la nature et le cosmos dans une poésie délibérément apolitique, profondément lyrique, à l'atmosphère douce-amère. Voyageuse à l'esprit cosmopolite, Chen Yuhong nous entraîne aux confins de la Chine, fascinée par la spiritualité des bouddhistes tibétains ou par les sonorités apaisantes du pentacorde ouïghour, ou bien au Japon pleurer les victimes du tsunami de Fukushima en 2011, ou encore dans un pays insolite, sans ombre, évoquant un au-delà peuplé de fantômes ou d'immortels. Cet univers foisonnant où la nostalgie est "plus longue que la route que la saison des pluies que la pensée du serpent que le regard du chat plus longue que les cheveux emmêlés du figuier pleureur" abonde en métaphores. Chen Yuhong s'imagine bondir vers une autre galaxie au temps où le soleil rétrécira en un nain blanc, ou bien rêve parfois, tout simplement, de fuir hors des sensations, hors du temps, hors des mots, dans un état qui ressemble fort à l'Eveil bouddhique.
Quand des soldats surgissent dans le bourg où vit la famille Shen pour imposer le communisme, les deux frères, Shen Erchong et Shen Erya, refusent de se mettre au service des nouveaux maîtres. Étiquetés réactionnaires et traîtres, ils sont arrêtés, emprisonnés et spoliés de leurs maigres biens. Isolés et menacés, ils n’ont plus qu’un seul choix : la soumission ou l’exil. Shen Erchong se réfugie à Taiwan, tandis que Shen Erya reste, au risque d’endurer le statut de paria et de subir le cycle sans fin des persécutions. Que va-t-il advenir de leur famille désormais brisée ? Réussiront-ils à se retrouver ?
Dans un puissant langage graphique alliant force et sobriété, le propre arrière petit-fils de Shen Erya, Fish Wu, nous raconte ici l’histoire tragique de sa famille, symbole de la faillite d’un monde face au totalitarisme chinois.
Traduit du chinois par Bertrand Speller1,370/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2402001894214
D'UN KARMA L'AUTRE 百年密意Enfant de paysans pauvres de la Chine centrale, frâichement diplômé d'une université de troisième zone, Zang DongMing se fait embaucher comme vendeur dans un magasin de porcelaine. Peu de temps après, sn patron l'entrîne dans un coup foireux qui lui fera passer cinq années en prison. Après avoir purgé sa peine, il se lance dans l'immobilier grâce à une partie de l'argent du délit que son patron a déposé sur un compte. Mais, alors qu'il est sur le point de réaliser un projet ambitieux, il tombe sur Wu YanLi qu'il avait perdue de vue depuis l'enfance. Ces retrouvailles inespérées vont ébranler ses certitudes et le replonger dans les méandres de son histoire familliale.
Ce livre est la première traduction en français d'un roman de Yang ZhiPeng. Il a été traduit du chinois par Marc Raimbourg et illustré par le peintre Zhou YuGuang.
Yqng ZhiPeng, né en 1955 dans le Shanxi, est l'auteur de plusieurs romans et reportages pour lesquels il a reçu de nombreuses récompenses en Chine.400/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2402001887399