Dans le désert du Sinaï égyptien, là où la montagne tombe dans la mer Rouge, se trouve le village de Mezaïna. Depuis des générations, cette petite communauté de pêcheurs isolée, inconnue des touristes, perpétue les plus anciennes traditions des Bédouins nomades.
Abid'allah est né à Mezaïna, il a passé le plus clair de son enfance à pêcher, nager, plonger. À cinq ans, un accident l'a rendu muet et presque complètement sourd. Il se trouve que c'est assez banal dans la communauté : une particularité génétique fait naître sourds un nombre anormalement élevé d'enfants. Pourtant, de chahuteur, de meneur dans la bande des petits, Abid'allah est devenu solitaire, et a grandi un peu à l'écart, et souvent dans la mer…
Un jour qu'Abid'allah se baigne - il est maintenant adolescent -, un dauphin apparaît à ses côtés. Il, ou plutôt elle, l'a choisi, et ne l'a plus quitté. Petit à petit, une amitié s'est instaurée, amitié qui a donné à Abid'allah la confiance et l'amour dont il avait besoin pour réapprendre à parler. Car c'est en voulant à toute force communiquer avec elle qu'il a réussi un jour à prononcer son premier mot : "oline", déformation de "dolphin", dauphin, en anglais.
Depuis, les progrès d'Abid'allah ont été aussi rapides qu'impressionnants. Aujourd'hui, il parle sans problème dans son dialecte, et se débrouille en anglais comme en hébreu. L'histoire d'Abid'allah et d'Oline a attiré des scientifiques, des journalistes, enfin des touristes dans le village. Toute la vie de la tribu en a été transformée. Une légende locale a pris forme, celle du dauphin habité par l'esprit protecteur de Mezaïna et envoyé par Allah pour apporter le bonheur à Abid'allah et la prospérité à son village.
Aujourd'hui Pascale Noa Bercovitch nous raconte ces deux personnages, qu'elle connaît bien et voit régulièrement.
De juillet à novembre 2019, la Fondation Cartier pour l'art contemporain organise la première exposition d'envergure dédiée aux arbres, ces êtres d'exception aux facultés insoupçonnées et pourtant largement menacés aujourd'hui. Associant le travail de peintres, photographes, architectes, sculpteurs, philosophes, botanistes et spécialistes en climatologie, le catalogue publié à cette occasion dévoile la beauté, l'ingéniosité, et la richesse biologique des arbres et plonge le lecteur dans le monde fascinant de l'"intelligence végétale".
L’Architecture des arbres est un livre hors normes, le résultat d’une étude botanique et architecturale légendaire qui sera présentée dans l’exposition Nous les Arbres, du 9 juillet au 10 novembre 2019 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.
Initialement conçu en 1982 par les architectes Cesare Leonardi et Franca Stagi, ce livre aux dimensions imposantes rassemble plus de 550 dessins de 212 espèces d’arbres dessinés à l’échelle 1/100 avec et sans feuillage, ainsi que des diagrammes de projections d’ombres, et des planches de variations chromatiques saisonnières. Il contient également 393 notices sur chaque famille, genre et espèce d’arbre illustrées par des dessins de feuilles, de fleurs et de fruits, venant compléter cette étude qui aura duré plus de vingt ans.
Introuvable depuis plus de vingt ans, ce livre est publié pour la première fois en langue française par la Fondation Cartier pour l’art contemporain. L’Architecture des arbres est un ouvrage fondamental destiné aux professionnels, architectes, paysagistes et designers, ainsi qu’à tous ceux qui sont sensibles au monde des arbres.
Entre 1963 et 1983, les architectes et designers Cesare Leonardi (né en 1935) et Franca Stagi (1937-2008) ont dirigé un studio à Modène (Italie). Ils sont notamment connus pour avoir conçu les chaises Nastro, Eco, et Dondolo. Entre 1970 et 1980, ils se sont consacrés presqu’exclusivement à des projets d’architecture de parcs et de structures collectives autour de Modène – point de départ de leur grande étude sur les arbres.