La pensée commune est qu'une société ne peut exister sans la direction exercée par un pouvoir coercitif censé corriger tous les excès des comportements humains. Le pouvoir est historiquement détenu par un homme ou une instance ici dénommés despote. Dans la mesure où le despote (monarque, royal ou républicain) n'est jamais que le tyran légitimé par les dieux, un Dieu et le Peuple, avec un système de droit politique, il est encadré par une double contingence qui l'affecte : l'une, que fait ressortir en creux l'oeuvre de Pierre Clastres sur les sociétés sans pouvoir coercitif, est la contingence de ce qu'il faut bien supposer comme un tyran originaire (mais pas originel), sans légitimation, qui surgit à l'improviste (malencontre) de quelque dégénérescence de ces sociétés ; l'autre est celle, due aux circonstances historiques ou à la personnalité du despote, en vertu de laquelle ce dernier se transforme en tyran, retrouvant, dans la ""folie"" du pouvoir, les traits du tyran originaire. _x000d_
Quant aux chemins enchevêtrés qu'il faut prendre pour arriver à cette conception, et aux conséquences qu'il faut en tirer, le présent essai est là pour tenter de les tracer et esquisser les paysages qu'ils traversent. On verra qu'il y va ni plus ni moins de la question de ce qui fait une société - donc du politique. L'Histoire est née de la tyrannie, explicite ou implicite, et pour éclairer notre présent, il faut prendre de la distance, choisir quelques exemples autant dans l'Histoire ancienne que dans l'Histoire moderne ; d'autant plus que les auteurs classiques paraissent souvent bien plus éloquents que nombre de ""théorisations"" plus récentes, dont, dans le vide actuel, on commence à apercevoir, à quelques exceptions près, le caractère déjà ""vieilli"". _x000d_
Nous sommes en train de changer d'époque, nous en voyons une mourir sans pouvoir imaginer d'aucune façon ce qui va suivre - sinon peut-être dans quelque vision infernale à la manière de Baudelaire. Mais si les termes classiques de la question de la société politique ont changé d'apparence, la division sociale entre pouvoir et société, entre dominants et dominés, dont parlaient Machiavel et Cl Lefort à sa suite, demeure autant que jamais opérante, et c'est là sans doute l'une des choses que le présent ouvrage vise aussi à mettre en évidence, pour comprendre le passé et préparer l'avenir._x000d_
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UN MONDE EN CRISES - L'ENJEU MONDIALLa marche du monde s'enraye sous l'effet d'une accumulation de crises graves. Dernière en date après la pandémie de Covid-19 et promettant d'être longue, la guerre en Ukraine menace la paix et la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale. Elle vient s'ajouter à une fragilisation de la démocratie, notamment en Europe, à l'érosion des normes humanitaires, au creusement des inégalités, à la dislocation de nombreux Etats, au déclin du multilatéralisme, aux tensions liées à l'approvisionnement énergétique et, surtout, au dérèglement climatique. La singularité de cette constellation de crises réside dans leur intensité exponentielle, dans l'enchevêtrement des défis qu'elles posent et dans l'incapacité des gouvernants et des institutions à les traiter de front. Les chercheurs et chercheuses du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po réunis dans cet ouvrage tentent de décrypter les mutations profondes qui se produisent sous nos yeux. Coréalisée par le CERI et les Presses de Sciences Po, la collection "L'Enjeu mondial" propose les analyses de spécialistes, illustrées de façon claire et pédagogique par des cartes et des graphiques en couleurs, et enrichies des données les plus récentes.1,380/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270810009
POUTINE, L'UKRAINE ET LES STATUES DE LENINEDes milliers de statues de Lénine érigées en Ukraine, il n'en reste plus une, sauf dans les régions annexées par la Russie. Ces symboles communistes ont été systématiquement mis à bas depuis 2014. Les Ukrainiens ont même donné un nom à ce geste libératoire : le leninopad. Pendant ce temps, en Russie, Vladimir Poutine réécrit l'histoire, allant jusqu'à réhabiliter l'expansionnisme tsariste et soviétique par une statuaire ethno-nationaliste, militaire et religieuse ostentatoire. 880/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270810008
GEOPOLITIQUE ET CLIMATComment le changement climatique rebat-il les cartes de la puissance ?
En s’appuyant sur des comparaisons mondiales et des exemples historiques, Pierre Blanc porte un regard géopolitique sur le climat. Il analyse les réponses des différents régimes politiques à cette crise inédite, évalue les risques de guerre climatique et la montée des insécurités. Il repère les territoires les plus exposés aux modifications du climat, qu’elles soient favorables ou défavorables. Il examine enfin les nouveaux rapports de pouvoir qui se font jour dans un monde en voie de décarbonation et insiste sur la nécessité pour l’Europe de mettre sa puissance normative au service du climat.
Pierre Blanc est docteur en géopolitique (HDR) et ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts. Chercheur au LAM (CNRS/Sciences Po Bordeaux), il enseigne la géopolitique à Bordeaux Sciences Agro et Sciences Po Bordeaux. Il est rédacteur en chef de la revue Confluences Méditerranée et a notamment publié aux Presses de Sciences Po, Terres, pouvoirs et conflits. Une agro-histoire du monde (2e édition, 2020).940/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270810007
LA COLERE ET L'OUBLI - LES DEMOCRATIES FACE AU JIHADISME EUROPEEND'où vient le jihadisme ? Où va-t-il ? Depuis l'effondrement de Daech en Syrie, ces interrogations semblent avoir disparu du débat public. Certes, les affaires qui émaillent tragiquement l'actualité rappellent que le sujet du terrorisme islamiste est loin d'être réglé. Mais en dehors des attentats, il est urgent de comprendre ce qui a permis au jihadisme de devenir, en l'espace d'une génération, un enjeu politique, sociétal et démocratique de premier plan. Hugo Micheron retrace avec précision ce qu'est le jihadisme depuis 1989, au-delà de la simple menace sécuritaire et du seul cas de la France. Il propose la première histoire du jihadisme européen, un phénomène d'abord ignoré, dont les transformations sont passées inaperçues et dont les implications sont considérables pour les équilibres actuels et futurs des démocraties européennes. C'est un récit à hauteur d'hommes et de femmes, sur plusieurs continents, qui permet de comprendre pourquoi l'Europe a été autant frappée par les attentats, de Stockholm à Madrid en passant par Nice, Paris, Londres et Berlin. Il éclaire la nature du jihadisme en Occident, ses métamorphoses passées et présentes, et nous fait prendre conscience des enjeux de la décennie à venir, car c'est quand on s'y attend le moins que les attentats nous frappent. 1,320/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270810006