En 1927, lorsqu'il hérite du domaine de Malagar, à proximité de Langon en Gironde, Mauriac est fou de joie. Cette maison de maître avec ses chais, entourée d'un parc et d'un vignoble, devient la résidence secondaire de l'écrivain. Mauriac y séjourne habituellement deux fois par an, à Pâques et pendant les vendanges. Malagar lui sert de refuge pendant l'Occupation, en 1940-1941. Il y reçoit régulièrement sa famille, ainsi que des visiteurs célèbres : Gide, Maurois, Philippe Noiret, Claude Roy, Jean- Jacques Servan-Schreiber, Sollers... La beauté des paysages inspire à l'écrivain les décors de ses romans : La Chair et le Sang, Destins, Le Noeud de vipères, mais aussi d'autres écrits comme le Bloc-Notes et Les Mémoires intérieurs... Le Livre de Raison de Malagar, conserve a la Bibliothèque municipale de Bordeaux et reste inédit, permet de suivre l'auteur lors de ses séjours de 1936 à septembre 1968. On découvre Mauriac soucieux de la bonne gestion de sa propriété. Il consigne régulièrement les évènements climatiques et s'inquiète de la qualité des récoltes. Il réalise aussi des travaux intérieurs, crée un cabinet d'étude et deux nouvelles chambres, fait installer la télévision... Les préoccupations de l'homme ne sont jamais éloignées de celle de l'écrivain. Mauriac fait régulièrement allusion à son oeuvre en cours : il « commence un roman » (La Pharisienne) en 1940, écrit La Femme forte en 1945, met au point le Passage du Malin en 1947. Il fait régulièrement état des combats littéraires qu'il doit mener, que ce soit pendant la guerre ou il est « nommément attaqué avec d'autres écrivains » pour ses prises de position contre l'Allemagne nazie ou lorsqu'il « compromet » son prix Nobel « dans des batailles et polémiques » à propos de l'indépendance du Maroc ; l écrivain engagé apparaît au fil des pages, lorsqu'il imagine une « réponse à Sartre » en 1949 ou qu'il relate ses difficultés de journaliste pris entre Le Figaro et L Express, en 1954. La grande histoire s'invite régulièrement dans ce journal de bord. Mauriac commente fréquemment la politique internationale. Il évoque l'arrivée des Républicains Espagnols à Verdelais en 1937, raconte l'occupation allemande et l'installation des Allemands a Malagar en 1940, les années d'angoisse pendant l'Occupation, la rudesse de la disette, la « férocité de l'antisémitisme », puis l'espoir pour la délivrance et la joie « de la paix de Malagar reconquise » en 1943. Les notes laissées par Mauriac sont volontairement lapidaires et saccadées. Cependant, le livre de raison de Malagar, avec son écriture brute et spontanée, est incontestablement l'oeuvre d'un écrivain, parsemé d'arrêts brusques et de silences qui donnent une intensité saisissante a son journal, entièrement consacré à ce lieu inspirant, symbole pour Mauriac d'un mystère primordial ou espaces réels et imaginaires se rejoignaient.
CAHIER SIMONE DE BEAUVOIRSans renier pour autant son statut d'icône féministe, nous avons voulu restituer à Simone de Beauvoir toute sa dimension d'écrivain. Ce Cahier tente d'éclairer les différents genres dans lesquels son talent s'est exercé et souligne un travail d'écriture souvent méconnu. La publication d'extraits de romans de jeunesse inédits, la découverte de manuscrits dont l'analyse permet de relire autrement romans, nouvelles et autobiographies, révèlent la constance d'une vocation et le souci obstiné de la solution littéraire adéquate. Refusant les excès du tout biographique, ce Cahier offre néanmoins aux lecteurs des correspondances inédites, qui font le point sur les relations inventives que Simone de Beauvoir noua avec ses amours et ses amis. Des entretiens témoignent du désir qu'elle eut toujours de s'expliquer sur son oeuvre et sur sa vie, et de nombreux articles, publiés dans des revues ou quotidiens américains et français, illustrent ses engagements. Ce Cahier rend compte des recherches, notamment anglo-saxonnes, qui ont sorti Simone de Beauvoir de l'ombre sartrienne et lui ont conféré une stature de philosophe à part entière. Nous avons souhaité élargir notre étude aux adaptations cinématographiques et théâtrales que ses romans et ses essais ont suscitées. Le rayonnement de Simone de Beauvoir se mesure également à l'abondance des lettres de lecteurs qu'elle reçut et dont nous publions des échantillons, en privilégiant les correspondances d'écrivains. Ce dialogue se poursuit, non sans débats, avec les écrivaines des générations suivantes. 2,150/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2401001884451
LISE DEHARME, CYGNE NOIRLise Deharme ne fut pas une femme facile. André Breton s’est consumé d’amour pour elle. Louis Aragon, Jean Cocteau, Antonin Artaud, Paul Eluard, Robert Desnos, l’adorèrent, suspendus à son jugement lapidaire. Lise Deharme, née en 1898, régna sur les cœurs des artistes avec l’aplomb d’une duchesse médiévale. Mécène de Giacometti et de Man Ray, elle organisa dans son salon des réunions mémorables, sous l’œil amusé de ses copines Marie-Laure de Noailles et Louise de Vilmorin. Elle se maria une première fois avec l’héritier des magasins Old England, homosexuel, qui se suicida. Elle connut l’immense amour avec Paul Deharme, qui mourut jeune. Epousa alors son meilleur ami, Jacques, pathétiquement dévoué. Lise était donc entourée, mais toujours seule. Car Lise cachait des peurs, des fêlures et des manques. Jamais remise d’avoir été haïe par sa mère, détestant son milieu fortuné sans en renier les bonnes manières, elle préféra toujours la compagnie des fantômes à celle des humains. L’obscurité, le surnaturel et les peurs, lui parlèrent beaucoup plus que les convenances de salon. Ses textes, d’une magnifique étrangeté, sont tombés dans l’oubli. Pourtant, ils révèlent ce qui a pu rendre fous les surréalistes : l’ésotérisme, mais aussi le goût pour la souillure, la sauvagerie, l’absurde, les caprices insensés. Lise Deharme ne s’endormait jamais sans avoir disposé, sur son lit, des petits tas de livres. Elle mit un point d’honneur à mentir, tout le temps, sur tous les sujets. Elle finit seule et ruinée, trop différente, trop inquiétante pour que la postérité ne garde sa trace. A moins qu’un livre ne vienne, enfin, la mettre en lumière.1,150/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312271115001
PROUST A L'OMBRE DES FEMMESQu'elles soient duchesses, artistes, grandes bourgeoises, courtisanes, cuisinières, femmes de chambre ou secrétaires,À la recherche du temps perdua mis en lumière les femmes de toutes extractions. Mais qui furent les inspirations d'Albertine, Mme Verdurin ou encore Gilberte ? Quel lien entretenait Marcel Proust avec les femmes ? Au soir de sa vie, le 29 décembre 1921, Marcel Proust, sur le point de mettre le point final à laRecherche, s'interroge. Pourquoi ne pas rallier Venise, cité hantée par les femmes qu'il a aimées ? Sa mère, Jeanne Proust, Marie Nordlinger, Anna de Noailles, la flamboyante Laure Hayman, l'inconnue qui lui inspira " une passion immédiate "... Mais aussi par celles qu'il a créées : les Jeunes Filles en fleurs et Albertine, laPrisonnière. Quant à la " jeune fille aux roses rouges ", retrouvera-t-il sa trace ? Il lui reste dix mois à vivre. Céleste Albaret, sa gouvernante, veille sur lui avec dévotion. Est-elle vraiment " son seul amour ", comme disent ses amis ? Jocelyne Sauvard nous donne à entendre la voix de Marcel Proust, amoureux des femmes, fasciné jusqu'à son dernier souffle par leur beauté, sublimée par lumière de Venise.1,050/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2307131115001
MARCEL PROUST - L'ARCHE ET LA COLOMBEAvec La Recherche, jamais écrivain n'avait poussé l'introspection et le travail de mémoire à un tel niveau, gagnant à la faveur de cette quête prodigieuse une aura quasi mystique pour des générations de lecteurs à travers le monde. Un homme souvent décrit comme un être timide à l'excès, reclus dans une chambre tapissée de liège : entre fantasmes et témoignages vécus, qui était réellement Marcel Proust ? Le célèbre Questionnaire auquel il répondit et qui porte son nom peut-il nous éclairer ? Riche de nombreux documents issus de la collection familiale, d'archives nationales, des tiroirs de la célèbre maison de tante Léonie à Illiers-Combray, mais aussi de correspondances, de manuscrits rares ou inédits, de souvenirs retrouvés sur les lieux que Proust a fréquentés et aimés, ce livre – réédité à l'occasion du centenaire de la disparition de Marcel Proust – a vocation à célébrer une vie et une époque devenues, par la magie d'un style inimitable, une éternité.1,650/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2307031115001