L'autre dimension de l'œuvre qu'il convient de rattacher à son apprentissage, c'est le désir de représenter le temps, et bientôt d'en déployer la durée plus que d'en figer le mouvement. Qu'il s'agisse de Princeteau, son maître en peinture hippique, de Cormon, peintre énergique par excellence, ou de Degas, qui le pousse à traquer la dynamique au-delà de la danse, Lautrec n'aura cessé de reformuler l'espace-temps de l'image. L'artiste est parvenu à concilier la fragmentation subjective de l'image et la volonté de hisser la vie moderne vers de nouveaux mythes.
Comme l'atteste sa correspondance, Manet, Degas et Forain lui ont permis, dès le milieu des années 1880, de transformer son naturalisme puissant en un style plus incisif et caustique. De vraies continuités s'observent de part et d'autre de sa courte carrière. L'une d'entre elles est la composante narrative dont Lautrec se départit beaucoup moins qu'on pourrait le croire. Elle est particulièrement active aux approches de la mort, vers 1900, quand sa vocation de peintre d'histoire prend une tournure désespérée.
Entre peinture, littérature et nouveaux médiums, l'exposition trouve donc son chemin, au plus près de cet accoucheur involontaire du XXe siècle.
Exposition au Grand Palais du 9 octobre 2019 au 27 janvier 2020.
UNE AUTRE HISTOIRE DU MONDESelon le récit dominant, l'Europe jouerait le premier rôle dans l'histoire du monde, à la fois héroïne, architecte et moteur du devenir de la planète ; elle possèderait le monopole des "grandes découvertes", de la science et de la "modernité", et aurait permis aux autres d'"entrer dans l'histoire" et d'accéder à la "civilisation". Ce livre propose d'abandonner cette perspective occidentale, largement critiquée par les chercheurs, pour donner à lire et à voir Une autre histoire du monde à travers l'infinie diversité des voix, des langues et des formes de narration des expériences africaines, asiatiques, américaines et océaniennes. En proposant un décentrement radical, les oeuvres et les objets exceptionnels et méconnus réunis dans cet ouvrage révèlent d'autres manières, trop longtemps oblitérées, de mettre en récit l'Histoire.1,460/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2312270180001
LES CHOSES. UNE HISTOIRE DE LA NATURE MORTELa dernière grande manifestation autour de "La nature morte de l'Antiquité au XXe siècle" fut organisée en 1952 à Paris par Charles Sterling. "Les Choses" rend hommage à ce grand historien de l'art, en actualisant le point de vue et en intégrant tout ce qui a renouvelé nos perspectives, tant en histoire de l'art ancien et contemporain, qu'en littérature, poésie, philosophie, archéologie, botanique ou écologie. Élargissant les frontières chronologiques et géographiques, l'ouvrage ouvre des fenêtres sur d'autres cultures qui ont représenté les choses en majesté. Il convoque des artistes contemporains qui s'inspirent de leurs prédécesseurs en modifiant notre regard sur le passé. Longtemps déconsidéré, le genre de la nature morte, assimilé à la trivialité de la vie quotidienne voire à la mécréance, doit être reconsidéré à la faveur de notre attachement grandissant aux choses ainsi qu'aux relations nouvelles qui s'établissent entre le vivant et le non vivant.2,150/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2311001851918
LE LOUVRE REEDITION5,450/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2310001836652
VIVA VARDA !. CATALOGUE D'EXPO LA CINEMATHEQUE FRANCAISEDe ses liens avec l’histoire de l’art à sa dimension sociale et politique, Viva Varda ! parcourt les grands thèmes de l’œuvre polymorphe d’Agnès Varda (1928-2019). La photographe, cinéaste et artiste a déployé sur soixante-dix ans une œuvre personnelle et fondamentalement ancrée dans le temps. Sa filmographie compte plus de quarante courts et longs-métrages naviguant entre fiction et documentaire, dont les incontournables Cléo de 5 à 7 (1962), Sans toit ni loi (1985), Les Glaneurs et la Glaneuse (2000) et Visages Villages (2017). Précurseuse de la Nouvelle Vague, elle est l’une des rares femmes de sa génération à avoir fait carrière en tant que réalisatrice. Globe-trotteuse et artiste de conviction, Varda témoigne aussi d’une grande attention au monde et aux bouleversements sociaux. Son œuvre, traversée par les thèmes du féminisme et de la marginalité, demeure d’une très grande actualité. Ce livre, sous la direction de Florence Tissot, accompagne la première exposition rétrospective d’Agnès Varda, conçue par la Cinémathèque française. Il regroupe des textes de spécialistes français et anglo-saxons, ainsi qu’une filmographie commentée par de nombreuses personnalités. Préfacé par Costa-Gavras, il est illustré de plus de 300 documents (archives, images de films, œuvres d’art, photographies, etc.), dont de nombreux inédits, provenant en grande partie des archives personnelles d’Agnès Varda conservées à Ciné-Tamaris, la société familiale qu’elle a créée, gérée par Rosalie Varda et Mathieu Demy.1,920/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2310001832500