En mars 1966, Eugène Minkowski entamait l'écriture de ce qui demeurera sa dernière et vaste entreprise, qui l'occupera jusqu'à sa disparition, en novembre 1972. Durant les six dernières années de sa vie, Eugène Minkowski se consacra ainsi à la rédaction de cette Métaphysique du devenir, « gros volume » comme il dit, dont il n'est pas évident de définir la nature. Si nous n'avons pas affaire à un essai philosophique à proprement parler, il ne s'agit pas non plus d'un traité psychopathologique, ni d'un récit autobiographique. Ce texte est sans doute au croisement de tout cela et doit en ce sens être lu non pas tant comme un testament systématique que comme une ultime invitation à rechercher l'humain, initiation par l'auteur à sa propre quête de vérité et, finalement, trace vivante d'une pensée toujours soucieuse, jusqu'au dernier instant, de rechercher le sens de notre vie, une vie humaine. Cette métaphysique du devenir semble ainsi s'éclairer par son sous-titre, « à la recherche de… » : quête éternelle de sens dont le sens se réalise à même la quête, recherche de l'essence commune entre l'homme et la nature dans un unique « élan vers… », révélant ainsi que « l'être humain est fait pour chercher, pour scruter l'horizon, [qu'ainsi] il y trouve sa vocation ». Aussi le lecteur devra-t-il, comme Eugène Minkowski lui-même par cette Métaphysique du devenir, « chercher d'abord et avant tout, en découvrant ainsi “l'objet” de la recherche, partiellement toujours d'ailleurs. [Car précisément] c'est qu'il ne s'agit point de retrouver un objet qu'on a égaré ou que des mains étrangères, par malveillance ou par plaisanterie, ont dissimulé; ni même de découvrir les secrets que la nature cèle. Il s'agit d'autre chose et cet “autre chose”, nous le traduisons par nos trois points ».
QUAND CES CHOSES COMMENCERONTCes entretiens avec Michel Treguer montrent à quel point les évènements qui secouent la planète confortent les thèses de René Girard. Sans doute peut-on compter sur les doigts de la main les " intuitions " comme celles de René Girard qui, en un siècle, déchirent et restructurent le ciel des idées. Pour l'auteur de La violence et le sacré, un même mécanisme, les mêmes valeurs ou les mêmes pièges sont à l'œuvre dans la naissance des religions, le triomphe du communisme, le règne de l'" humanitaire " : le mimétisme. Ces entretiens avec Michel Treguer – admirateur et critique de l'œuvre de son interlocuteur –montrent à quel point les évènements qui secouent la planète confortent les thèses de René Girard. Les " choses " ont-elles vraiment commencé ?440/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2403001903750
REPONDRE - DU SECRET. SEMINAIRE (1991-1992) (SECRET ET TEMOIGNAGE. VOLUME I)«Le secret, dit-on, c’est ce qui ne se dit pas » : c’est sur cette phrase que s’ouvre le séminaire Répondre – du secret, le tout premier de la série « Questions de responsabilité » que Jacques Derrida donnera à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1991 à 2003. Ce cycle de recherches portant sur les enjeux actuels du concept de responsabilité (philosophique, littéraire, éthique, juridique, psychanalytique, politique) privilégie d’entrée de jeu le thème du secret puis celui du témoignage, qui sera déployé de 1992 à 1995.
Qu’est-ce qu’un secret et comment se lie-t-il à un appel à la responsabilité ? Pour répondre à ces questions, Jacques Derrida examine d’abord la sémantique du secret à travers divers registres (scientifique, technique, social, politique et religieux), où le secret trouble l’opposition entre le privé et le public. Suivant la généalogie du cryptique ou de l’hermétique dans différentes familles de langues (grecque, latine, allemande), il explore l’histoire et les valeurs culturelles qui lui sont associées (secret d’État ou militaire, secret professionnel, société secrète), analyse la thématique et les « effets » de secret dans certaines œuvre littéraires (notamment celles de Melville, de Baudelaire, de James et de Poe), puis élabore une problématique de la « curiosité » et du « souci » à partir de textes de Freud et de Heidegger.
Explorant trois « logiques » entrelacées du secret (le cogito cartésiano-kantien, le sujet de l’inconscient freudien, l’être-caché de la dissimulation heideggérienne comme vérité), Jacques Derrida s’engage ensuite dans une lecture approfondie du secret abrahamique dans les Essais hérétiques… de Patocka et Crainte et Tremblement de Kierkegaard, où se découvre la figure par excellence du secret comme mort donnée. Il poursuit également le « dialogue fictif », amorcé en 1975-1976 dans son séminaire La Vie la mort, entre Freud et Heidegger au sujet du concept de l’Unheimlichkeit, tout en interrogeant les effets de la pulsion secrétariale à l'œuvre dans son propre enseignement.
Le texte de ce séminaire a été établi par Ginette Michaud et Nicholas Cotton.1,820/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2402001890468
BERGSON, LE RIREDe quoi rions-nous ? Pourquoi rions-nous ? Nous rions parce que, étant des hommes, nous avons le sentiment que d’autres hommes régressent, par leurs gestes ou leurs paroles, à une apparence de « mécanique plaqué sur du vivant ». Contemporain des premiers grands ouvrages de Bergson qui établissent sa renommée philosophique, Le Rire conquiert, par des formules brillantes et l’analyse des procédés de fabrication du risible, les amateurs de théâtre et de littérature comiques. Aux littéraires et aux philosophes, cette esthétique de la comédie démontre que, pour comprendre sérieusement la nature et la signification du rire, on doit s’interroger sur : – la vie : irréductible à la matière, on ne peut l’interpréter de manière mécaniste ;;;– l’intelligence et le langage, aux visées essentiellement pratiques ;;;– l’apport de la mémoire à la perception ;;;– l’autonomie et la liberté de l’âme ;;;– la rupture entre conscience morale et coutumes sociales, etc. Pour qui aborde le bergsonisme, lire Le Rire est donc la plus agréable introduction à ses principaux thèmes.690/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2402001887744
LA SAGA DES INTELLECTUELS FRANCAIS - VOL02 - L'AVENIR EN MIETTES (1968-1989)-L'AVENIR EN MIETTES, 19Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin. Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XXᵉ siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure. Ce second volume, 1968-1989, va de l'utopie gauchiste, de Soljenitsyne et du combat contre le totalitarisme à la "nouvelle philosophie", l'avènement d'une conscience écologique, la désorientation des années 80 : un temps marqué par la crise de l'avenir et qui voit s'installer l'hégémonie des sciences humaines. Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan. 760/mainssl/modules/MySpace/PrdInfo.php?sn=llp&pc=2401001886981