Stupeur et tremblements pourrait donner l'impression qu'au
Japon, à l'âge adulte, j'ai seulement été la plus désastreuse des employées. Ni
d'Ève ni d'Adam révèlera qu'à la même époque et dans le même lieu, j'ai aussi
été la fiancée d'un Tokyoïte très singulier." (A. N.) Une initiation amoureuse
et culturelle, drôle, savoureuse, insolite et instructive (si les codes de la
société japonaise demeurent souvent impénétrables, l'étranger qu'est
l'Occidental est aussi source de quiproquos et de malentendus...).
Née au Japon, de parents belges, Amélie Nothomb vit entre
Bruxelles et Paris. Dès son premier roman, Hygiène de l’assassin (1992), elle a
conquis un large public. Mais c’est Stupeur et tremblements (1999), vendu à
plusieurs centaines de milliers d’exemplaires et couronné par le grand prix du
roman de l'Académie française, qui l’a définitivement consacrée comme un
écrivain majeur. Ses livres sont aujourd’hui traduits dans plus de 30 langues.
Très vite cependant,
ces appréhensions sont balayées par le
trait vif, piquant, auto-ironique de
cette romancière qui a choisi de nous
entraîner une nouvelle fois au Japon -
pays qu'elle aime entre tous et qui l'a
vue naître en 1962. Elle dévoile ainsi
le versant sentimental et lumineux de
Stupeur et tremblements, récit où elle
relatait le calvaire qu'elle endura dans
une grande entreprise japonaise...
Est-ce le retour à l'autobiographie ou
au pays du Soleil-Levant qui permet à
Amélie Nothomb de retrouver la grâce de
ses premiers livres ? Toujours est-il
qu'on se laisse emporter dans cette
ballade sentimentale, culturelle et
linguistique. Mélancolique parfois,
lucide toujours, Ni d'Eve ni d'Adam,
dévoile surtout, derrière les odeurs
suaves de gingembre et les couleurs
douces-amères du récit d'apprentissage,
le roman sans doute le plus intime de
cette écrivain définitivement atypique.
Christine Rousseau - Le Monde du 31
aout 2007
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Amélie Nothomb
renoue en effet ici avec sa veine
tokyoïte et sa plus belle verve... On
trouvera de tout dans cette idylle entre
l'Orient et l'Occident : la recette de
l'okonomiyaki et les secrets de
fabrication des bières belges, la
peinture époustouflante du mont Fuji et
la description hilarante des moeurs au
pays du Soleil-Levant, l'analyse de
l'impitoyable système éducatif japonais
et l'extraordinaire dignité des
habitants de Hiroshima, la passion sans
retour de ce pauvre Rinri et la
naissance d'une romancière à la liberté
chevillée au coeur.
Marianne Payot - L'Express du 31 aout
2007
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Le choc des
cultures vu par Amélie Nothomb :
réjouissant !... De malentendus
linguistiques en confrontations
gastronomiques, Amélie Nothomb n'a pas
son pareil pour mettre en scène ce choc
des cultures. Qui plus est, avec un sens
de l'autodérision dont elle (re) donne
ici sa pleine mesure. Toute à sa volonté
d'adopter les coutumes d'un Japon qui la
fascine, elle en avale des couleuvres -
pour ne pas dire des poulpes vivants, au
menu d'un dîner mémorable ! Les moments
de grâce sont légion dans ce roman
décidément très réussi. «Il n'est pas
banal que j'écrive une histoire où
personne n'a envie de massacrer personne»,
reconnaît Amélie Nothomb. En voilà, une
bonne surprise...
Delphine Peras - Lire, septembre 2007
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