L'un de ses derniers romans, demeuré inédit, est aujourd'hui publié en tête de pont d'une nouvelle collection de littérature contemporaine, dirigée par Laure Limongi : refusé par Claude Gallimard en 1969, Le Bonheur de la nuit est un roman radicalement expérimental - elle parlait de "roman poétique", Claude Mauriac d'"alittérature" : l'actrice, le fils de famille, le noble déchu, la soubrette sont les figures cardinales d'une intrigue bourgeoise connue (mue par le sexe et l'argent), mais livrée ici en une langue inconnue. Hélène Bessette ne donne à lire qu'un récit abstrait, elliptique, rythmé par les retours à la ligne, les blancs typographiques, les parenthèses et les majuscules...
Bizarrement, elle avait la certitude qu'elle serait lue après sa mort : "Plus tard on dira qui je suis." Qui est donc maintenant Hélène Bessette ? un écrivain d'avant-garde, encore et toujours.