Je voudrais ici, tout de suite, dire et rpter avec force que le second tome est trs loin de signifier un second choix. Je n'allais pas tirer toutes mes cartouches d'un coup, ds le premier assaut. Je gardais pour la suite quelques biscuits de rserve et des trsors encore cachs. La mthode suivie dans ce deuxime volume est la mme que dans le premier : prsenter en quelques mots l'crivain et son oeuvre ; les situer dans leur temps ; tcher de leur rendre, sous la rouille, leur jeunesse et leur nouveaut ; montrer ce qui fait leur importance, et mieux encore leur charme ; donner quelques exemples de leur manire et de leur gnie. Je ne parle pas des vivants, parce que la mort et le temps n'ont pas pu accomplir leur travail de faucheur, de crible, de critique et d'arbitre ; et je parle des morts comme s'ils taient vivants. S'il fallait rsumer en deux mots l'image que nous nous faisons de la littrature, nous dirions : le plaisir et le style. Le plaisir : les histoires, l'intrigue, les personnages, la surprise et la gaiet, l'intelligence et la hauteur, le souvenir et l'esprance. Tout cela n'est rien et ne peut rien tre sans le dieu mystrieux qui rgne sur les mots et qui donne son statut la littrature : le style. Tels qu'ils sont, en tout cas, les deux tomes de cette histoire mene au pas de charge et pleine d'impertinence - dans tous les sens du mot - peuvent peuttre constituer une sorte d'introduction un des chefsd'oeuvre les plus accomplis de l'esprit des hommes depuis son closion : la littrature. --Ce texte fait rfrence l'dition Broch .
|