L'artiste, dit Lorca, ne doit écouter d'autres voix «que celles qui sourdent du fond de son coeur, trois voix puissantes : la voix de la mort, avec tous ses présages ; la voix de l'amour et la voix de l'art». Dans une région aride du Sud de l'Espagne. Deux êtres humains, donc deux clans, vont se marier. Ca n'a pas l'air de plaire à un dénommé Léonard. Il est pourtant déjà casé, et père de surcroît ? Oui, mais il abandonne sa femme et son enfant pour des cavalcades nocturnes. Il rôde sous les fenêtres de la fille promise. Le jour des noces, elle disparaît. Cette pièce a été inspirée à Lorca par un fait divers, rapporté par le journal A. B. C. le 25 juillet 1928. «La presse, quelle merveille !» aurait dit Lorca. «Un drame comme on n'en inventerait pas !» La pièce mûrira quatre ans dans son cerveau. Elle donne le signal d'une nouvelle dramaturgie. Lorca se tourne vers un «théâtre populaire. Avec l'aristocratie du sang, de l'esprit et du style, mais travaillé, toujours travaillé et nourri de sève populaire».
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